Scrubs

Je vais vous raconter une bien jolie histoire, les enfants, afin qu'on rigole un peu sur ma guigne désormais légendaire. Il y a un cinq ans environ, je me suis faite opérer d'un ongle incarné, parce que j'avais mal coupé mon ongle du gros pouce gauche. Donc déjà c'est bien la loose. Or il y a quelques semaines, je suis allée voir un podologue car mon doigt de pied pourri comme je l'appelais tendrement me faisait souffrir ; le docteur m'a informée que j'avais un bourgeon cutané en stade 3 de surinfection et qu'il fallait que je me fasse réopérer d'urgence. Parce qu'en fait le chirurgien a réussi à rater l'intervention la plus ridicule au monde et il a laissé des trucs dans la chair de mon pouce.
Je suis désolée, c'est un peu crado comme récit mais dans la vraie vie, ça va tranquille. Après moult jours d'attente, car le nouveau chirurgien était en vacances ainsi que mes parents qui devaient être présents pour me surveiller après mon anesthésie générale, je vais donc passer une journée à l'hôpital une semaine tout juste après mon anniversaire. J'arrive donc à 8h l'estomac vide (pas mangé, pas bu, pas fumé) et au naturel (pas coiffée, pas maquillée, pas épilée des sourcils). L'horreur quoi. L'infirmière me donne un cachet à avaler avec une seule et unique gorgée d'eau afin de me décontracter (ce qui relève de la mission impossible quand le papy d'à côté ronfle à en faire trembler les murs et qu'un gamin hurle à tue-tête qu'il a envie de faire caca). Je patiente donc deux heures avant qu'un charmant brancardier vienne m'emmener au bloc. Malgré ma sex-attitude inexistante à cet instant précis, je peux affirmer qu'il m'a dragué parce qu'il a prononcé la phrase que l'on sort uniquement en contexte de séduction "Et sinon tu fais quoi dans la vie ?" ; remarquons le tutoiement au passage. Sauf qu'après j'ai ruiné toutes mes chances de bonheur conjugal avec ce jeune homme en voyant l'anesthésiste s'approcher avec la grosse aiguille de la perfusion : je me suis mise à pleurer et à couiner, mais ça c'est quand il a jeté le matériel souillé de mon propre sang sur mon ventre. Ensuite me voilà dans le bloc, nue sous ma blouse transparente en papier essuie-tout noir, au paroxysme du glamour donc. Et enfin, je flippe quand j'entends mon cœur battre en faisait "bip" et quand ma bouche devient toute froide à cause de l'anesthésie, puis je m'endors.
A mon réveil, je me rappelle avoir essayé de toucher mon nez mais rencontré un obstacle en plastique (qui m'est toujours inconnu), engueulé une infirmière quand on a pris ma tension pour la 42e fois (du genre "Encore ?!") et vaguement essayé de discuter avec le craquant brancardier (du style "Hey mec t'as pas l'heure par hasard ?!"). Hardcore. Puis je me suis réveillée pour de vrai avec un méchant mal de crâne, parce que j'ai dormi le visage sur les barreaux du lit, et avec aussi une jolie marque rouge sur le front. Mes parents arrivés, j'ai fait le combo vital pipi-slip-clope contre vents et marées, et j'ai demandé à mon père de choper le 06 de M. Hôpital. Bon, c'est un peu flou dit comme ça, mais j'avais tout de même une anesthésie dans la mouille ; en tout cas j’espère vous avoir fait rire ou sourire, parce que même moi je trouve ça hilarant...

I hate B-day

« La vie est rasoir et inutile. Au départ, on est plein de rêves extraordinaires puis on se retrouve assis dessus. On se rend compte qu'on va tous y passer sans avoir vraiment trouvé les grandes réponses. On prend au sérieux toutes leurs théories à cent litres de salive à l'heure et, en fait, c'est nos propres vies qu'ils nous servent mais sous d'autres formes. Et jamais ils nous ont musclé les pattes avec des trucs cohérents sur les vraies grandes choses. En deux mots, ta vie est courte, décevante et ensuite tu meurs. On occupe nos vies avec de la merde, comme les carrières et les relations, pour nous faire croire que tout n'est pas totalement inutile. »

Trainspotting, Irvine Welsh

Je crois que j'aime pas ma vie, même si je me suis offert un beau lecteur mp3 tout neuf pour mes 20 ans ; je crois bien que je vais arrêter d'écrire ici.

I ♥ Wiki

20 (vingt) est l’entier naturel qui suit 19 et qui précède 21. C’est un nombre pair. Il peut s'écrire vingts dans certains cas.
En mathématiques, 20 est un nombre composé, ses diviseurs propres étant 1, 2, 4, 5 et 10 et 20. 20 est la somme des 4 premiers nombres triangulaires, ce qui en fait un nombre tétraédrique. C’est un nombre Harshad, un nombre oblong et un auto nombre.
20 est également le nombre total de doigts pour un corps humain, ce qui en fait un candidat possible pour un système de numération, dit « vicésimal ». L’expression « quatre-vingts », utilisée en France, pourrait en provenir. Dans l’ancien système monétaire du Royaume-Uni, une livre était constituée de 20 shillings.
Un polyèdre à 20 faces est un icosaèdre.
Vingt est le premier nombre dans un carré magique lointain indou d'ordre 3.
Vingt ans est l'âge de la majorité dans la tradition Japonaise. Quelqu'un qui a exactement vingt ans est appelé un hatachi.
Un groupe de vingt unités fait souvent référence à une vingtaine.



En gros, j'ai la flemme de raconter ma vie, parce que vous pourrez facilement en lire des extraits sur viedemerde.com (lol). Ah et c'est mon anniversaire aujourd'hui et je fais ce que je veux nah !

The Lost World

J'ai donc appelé la dame des Ressources Humaines. Et j'ai pleuré. Mais pas comme dans mon plan prévu initialement mais parce que c'est une grosse mégère. Elle m'a beaucoup disputé. Pour elle, la fonction publique c'est ça, travailler tout le week-end et sans majoration sur le salaire. Pour elle, j'aurais dû prévenir pour mon problème au pied qui m'empêche de marcher lors de mon entretien, alors que je n'ai pas eu d'entretien et que mon doigt de pied ne m'a pas faxé la date à laquelle je dois me faire opérer (encore une jolie histoire ça). Pour elle, je dois continuer ou démissionner, et ce en direct live au téléphone et sans réfléchir. Je déteste l'administration ! Mais le conservateur des musées, qui est un pervers alcoolique au passage, a accepté de me transférer au Musée Archéologique auquel j'ai accès. Les visiteurs se bousculent tellement au portillon que j'ai pu lire 500 pages en deux après-midi ; je suis mauvaise langue, j'ai quelques touristes tout de même et des types qui me demandent si je vends des disques de stationnement.
Je me sens coupable de détester mon job d'été. J'ai eu de la chance d'en avoir un alors que d'autres rament jusqu'à Vladivostok facile. Je devrais être plus que satisfaite. Mais qui voudrait bosser dans un système administratif corrompu ? Qui voudrait se faire insulter au téléphone ? Qui voudrait entendre la DRH se moquer alors qu'elle a malencontreusement oublié d'enclencher la musique d'attente ? Je sais bien que c'est de ma faute. J'aurais du postuler ailleurs et les envoyer se faire voir. J'aurais du avoir mon permis. Ca me gêne d'être dépendante des gens qui peuvent m'emmener sur mon lieu de travail. J'aimerais tellement être indépendante. Surtout sentimentalement...

Jurassic Park

Aujourd'hui c'était mon premier jour au musée des Minéraux et des Fossiles de l'Eglise Sainte-Anne à Lillebonne. Enfin c'était la visite des locaux, je commence que demain en fait. Je n'ai pas encore vraiment commencé et je déteste déjà ce travail. Celui-ci consiste à attendre de potentiels visiteurs et à nettoyer les cacas de chauves-souris sur les vitrines. Oui parce que c'est une vraie église, dans les règles de l'art, avec le clocher et les statues religieuses et les vilaines bêtes. Je dois m'occuper du déshumidificateur aussi. En plus, il fait froid et humide là-bas et ça pue la mort, à cause du cimetière à côté. Et pour aller dans cette église sordide, je dois monter un escalier dans la forêt, après deux heures de marche à peu près. Et même que j'y travaille pendant deux mois, tous les week-ends, le samedi et le dimanche. Mais le conservateur a été super sympa, mes copains ont le droit à une entrée gratuite, en plus il m'a appris à ouvrir une porte et à taper le code le plus débile du monde (si y'a des amateurs de "SpaceBalls" ici ils sauront de quoi je parle) pour couper l'alarme.
Je sens que je vais m'éclater. Moi qui rêvais de coller des étiquettes sur des partitions et couvrir des livres à la médiathèque, je me retrouve seule dans un lieu de film d'horreur, pour mettre le téléphone des années 70 à l'abri des voleurs et essayer de vendre des cartes postales de cailloux. Je pensais avoir un peu plus d'ambition professionnelle. Enfin je suis tout de même la gardienne de jour du Musée Archéologique le dimanche. Appelez-moi Madame. Je pourrais jouer à la conne arrogante qui parle le latin couramment si jamais il y a des visiteurs. Mais je dispose d'une arme fatale : je vais aller voir la dame des Ressources Humaines, me mettre à pleurer et supplier un autre emploi. Déjà je trouve ma paye injuste ; travailler le week-end et apprendre la chronologie préhistorique sans tickets restau, c'est inadmissible. J'ai donc repris la cigarette. Life sucks.